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Plomb : l’Europe joue avec le feu – Réunion de Bruxelles – 18 novembre 2025

18 Nov 2025 | Actualités à la une, Actualités armuriers détaillants, Actualités métiers

Le 18 novembre 2025, au Parlement européen, la Commission et plusieurs députés ont défendu un projet de restriction sévère des munitions au plomb.

Face à eux : les représentants de la chasse, du tir sportif, de l’industrie des munitions et du commerce d’armes civiles ont tiré la sonnette d’alarme.

Notre message est clair : 👉 Oui à l’environnement. Non à une réglementation idéologique, impraticable et dangereuse pour la filière comme pour la défense.

Des textes écrits loin du terrain
Sur le papier, la Commission prétend protéger la santé et l’environnement.
Dans les faits, la proposition actuelle :

  • menace la survie de milliers de stands de tir au plateau en Europe ;
  • impose des délais de transition irréalistes pour les chasseurs ;
  • fragilise les armureries de détail comme les grossistes, coincés avec des stocks invendables ;
  • pèse directement sur les capacités de production de munitions, y compris pour la défense.

Les décideurs parlent de « simples mesures de gestion des risques » ; sur le terrain, cela veut dire : travaux lourds, investissements massifs, procédures complexes… et, pour beaucoup de petites structures, la fermeture pure et simple.

Stands de tir : le risque de désert sportif et… environnemental
L’Europe compte environ 4 000 stands de tir au plateau. La plupart n’ont ni les moyens techniques ni financiers pour se mettre aux nouvelles normes dans les délais proposés.

Conséquences :

  • fermeture en chaîne de stands locaux ;
  • athlètes contraints d’aller s’entraîner à l’étranger ;
  • affaiblissement durable du tir sportif européen, y compris au niveau olympique.

Et paradoxe absolu : un stand fermé sans accompagnement ni réhabilitation, c’est aussi un site pollué qui reste à l’abandon, loin d’une vraie politique environnementale.

Chasseurs et armuriers : les grands oubliés
Du côté des chasseurs, une enquête menée auprès de 18 000 d’entre eux est sans appel :

  • 3 ans pour abandonner les plombs de chasse : trop court ;
  • 18 mois pour certaines munitions à percussion centrale : intenable ;
  • les alternatives sans plomb pour les petites munitions à percussion annulaire ne sont pas au niveau.

Pendant ce temps, les armuriers et petits détaillants prennent tous les risques : ils investissent dans des stocks sur plusieurs années, alors que Bruxelles parle déjà d’interdiction sans aucune garantie de compensation.

Industrie & défense : une équation impossible
La production de munitions civiles et militaires est étroitement liée.

Basculer brutalement vers le « tout sans plomb », c’est :

  • réduire drastiquement les capacités de production (moins de pièces produites, plus de surface industrielle nécessaire) ;
  • mettre sous tension des chaînes d’approvisionnement déjà fragilisées par le contexte international ;
  • affaiblir la préparation de la défense alors même que l’Europe fait face à des menaces bien réelles.

Un général en réserve l’a rappelé pendant la réunion : en temps de guerre, on ne peut pas se permettre d’affaiblir notre capacité à former et équiper nos forces.

Ce que nous demandons
La filière ne nie pas les enjeux environnementaux. Mais elle refuse d’être sacrifiée sur l’autel du symbole.

Nous demandons :

  • des délais réalistes et adaptés aux différentes pratiques (chasse, tir sportif, défense) ;
  • une flexibilité locale pour les stands de tir, au cas par cas, en fonction de leur configuration et de leur environnement réel ;
  • de vraies études d’impact socio-économiques avant toute mise en œuvre ;
  • des clauses de révision lorsque les alternatives techniques ne sont pas au point ;
  • une réflexion sérieuse sur la compatibilité avec les règles CIP et la continuité de la production pour la défense.

Conclusion : pour une transition responsable, pas punitive
La restriction du plomb dans les munitions ne peut pas être décidée depuis un bureau, sans écouter ceux qui chassent, tirent, forment, fabriquent et vendent. Nous appelons à une réglementation pragmatique, proportionnée et techniquement réaliste, qui :

  • protège l’environnement sans tuer la chasse, le tir sportif et le commerce spécialisé ;
  • renforce la sécurité sans affaiblir la défense ;
  • respecte les acteurs de terrain au lieu de les culpabiliser.

La discussion continue à Bruxelles.

De notre côté, une chose est sûre : nous ne laisserons pas la filière être démantelée au nom d’un texte mal calibré.